Dalmatique, étole, voile de calice, bourse, … un ensemble précieux de dix pièces, en or et argent, est inscrit comme bien d’intérêt patrimonial de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Un ensemble rare de textiles liturgiques issus de l’atelier Dormal-Ponce vient de faire l’objet d’une double reconnaissance patrimoniale par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ces textiles illustrent la richesse de la paramentique - à savoir l'ensemble des vêtements, coiffes, parements et ornements utilisés dans les cérémonies religieuses -, un patrimoine matériel souvent méconnu, mais essentiel à la compréhension des pratiques religieuses, des techniques artisanales et de l’art textile en Belgique.
L’atelier Dormal-Ponce, installé à Ath dans le Hainaut, était actif durant la première moitié du 18ème siècle.
Fournisseur de nombreuses cathédrales et abbayes, il se distinguait par la richesse de ses matériaux, la virtuosité de ses techniques et la finesse de ses compositions. Une recherche scientifique (associant l’UCL, la KUL et l’IRPA) lancée à la suite de la redécouverte d’un ornement sur le marché de l’art parisien, a permis de reconstituer un corpus de 18 ornements attribués à cet atelier.
Ce travail a donné lieu à une exposition majeure « Habiller le Culte. Les fastes du textile liturgique de la cathédrale de Tournai » qui s’est tenue en 2021 au Musée de la tapisserie et des arts textiles à Tournai et a donné lieu à la publication d’un catalogue de référence. Quatre bien issus de cet ateliers ont été classés comme Trésors de la FW-B et 7 autres inscrits comme bien d’intérêt patrimonial, parmi eux l’ornement « or et argent » de la Cathédrale Saint-Paul de Liège.
Ce classement témoigne de l’engagement de la Fédération Wallonie-Bruxelles à préserver, valoriser et transmettre un patrimoine liturgique d’exception. Le classement comme trésor ou l’inscription comme bien d’intérêt patrimonial confèrent en effet à ces œuvres une protection juridique renforcée. Cette protection est d’autant plus essentielle que les œuvres textiles, particulièrement sensibles à la lumière et à l’humidité, nécessitent des conditions de conservation strictes. Leur fragilité explique qu’elles soient rarement exposées au public, ce qui rend leur valorisation patrimoniale d’autant plus précieuse.