8 médias de proximité au lieu de 12 en Fédération Wallonie-Bruxelles
La Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) ne devrait plus compter que huit médias de proximité d'ici janvier 2031 au plus tard, contre douze actuellement, selon un projet de réforme présenté mardi matin au secteur par la ministre des Médias.
Le plan de la ministre de tutelle, Jacqueline Galant, concerne le financement d’un seul media de proximité par province (MDP), sauf dans le Hainaut et à Liège où deux MDP pourraient encore être subsidiés. La province de Liège compte actuellement deux MDP, Qu4tre Liège Média, qui couvre 55 communes des arrondissements de Liège, Huy et Waremme, et Vedia, qui couvre 20 communes de l’arrondissement de Verviers ainsi que les 9 communes de la Communauté germanophone.
Le plan initial de la ministre était de réduire le nombre de MDP en Wallonie et à Bruxelles à un seul par province, soit 6, mais elle a tenu compte de « critères de population » pour autoriser le maintien de 8.
La libérale justifie notamment sa réforme par le contexte budgétaire étriqué de la FWB. Son objectif? Optimiser l'organisation du secteur "en concentrant les moyens sur un nombre réduit d'acteurs, mieux structurés et géographiquement cohérents", précise la note.
L'impact de cette réduction se ferait surtout sentir dans le Hainaut -qui compte aujourd'hui quatre médias de proximité, à savoir Télé MB, Notélé, Antenne Centre et Télésambre- ainsi que pour les trois acteurs établis en province de Namur -Boukè, Matélé et Canal Zoom, ce dernier couvrant deux communes namuroises et deux brabançonnes. Les autres MDP sont TV Lux (Luxembourg), BX1 (Bruxelles), et TV Com (Brabant wallon).
Jacqueline Galant entend laisser un délai maximum d'un peu plus de cinq ans aux opérateurs pour préparer les éventuelles fusions.
Parallèlement à cette rationalisation, la ministre veut aussi encourager, "mais pas forcer", les synergies avec la RTBF. L'avenant au contrat de gestion de la radio-télévision publique -actuellement en cours de rédaction- traduira d'ailleurs cette volonté de coopération.
La note Galant comporte aussi plusieurs dispositions budgétaires. Ainsi, dès 2026, il sera mis fin à l'indexation des subventions allouées aux médias de proximité, comme cela a déjà été décidé pour la RTBF.
Par ailleurs, l'enveloppe d'aides à la promotion de l'emploi (APE) qui est octroyée aux médias de proximité (8,4 millions d'euros en 2023) ne sera réduite que de 10% annuellement jusqu'au terme des conventions qui les lient avec la FWB.
"Au vu des importantes disparités qui ont été constatées, la répartition des moyens APE sera rééquilibrée entre les différents médias de proximité", précise toutefois le texte.
Les médias de proximité seront également encouragés à chercher des financements auprès de partenaires privés.
Comme annoncé, le projet de la ministre Galant intègre aussi un important volet de simplification administrative. L'idée est notamment de réduire ou de supprimer toute une série de contraintes qui pèsent aujourd'hui sur ces médias en termes de production (en matière d'éducation permanente notamment, etc). Deux missions principales sont en revanche réaffirmées: l'information et la promotion de la culture.
Soumis mardi aux acteurs, ce projet de réforme rédigé après des mois de consultation est présenté par la ministre comme une "pièce à casser", et non comme une partition imposée.
Un nouveau rendez-vous avec le secteur est fixé le 10 juin prochain.