8000 manifestants à Liège pour la grève nationale
Les syndicats chrétiens et socialistes ont relancé, ce mardi, une série de mobilisations pour dénoncer la politique du gouvernement fédéral. À Liège, environ 8.000 manifestants ont pris part à un cortège entre le Cora de Rocourt et la Citadelle.
C’est sur le parking du Cora à Recourt que les militants de la FGTB et de la CSC se sont rassemblés pour cette journée d’action régionale, inscrite dans la continuité de la grève générale du 31 mars, organisée contre les mesures du gouvernement De Wever. En première ligne : les employés du magasin Cora, inquiets pour leur avenir.« Nous serons les premières victimes de l’Arizona. Après notre préavis, nous nous retrouverons au chômage, et ensuite nous basculerons dans la précarité. Mais je pense que nous ne serons pas les seuls. Il y a énormément de secteurs impactés », explique Véronique Dionisio, déléguée CNE chez Cora.
Dans la région, d’autres sites sont également touchés, comme Liberty Steel, récemment déclaré en faillite, entraînant de nombreuses pertes d’emplois.« Aujourd’hui, 500 travailleurs sont déjà au chômage, et nous allons tenter d’en sauver un maximum. Nous attendons un geste fort de la région, ainsi qu’une réaction politique. Car actuellement, on crée du chômage, on ne crée pas d’emploi », déclare Alexandre Caruana, délégué permanent Setca chez Liberty Steel.
« Dans trois ans, tous ceux qui sont au chômage aujourd’hui n’auront plus droit aux allocations. Ceux qui travaillent et perçoivent une allocation complémentaire risquent aussi de la perdre d’ici six mois à un an. Que ce soit dans le secteur public ou privé, c’est un véritable catalogue des horreurs qui se déroule actuellement », dénonce Jean-Marc Namotte, secrétaire fédéral de la CSC Liège-Verviers-Ostbelgien.
Les revendications des syndicats portent sur la limitation dans le temps des allocations de chômage, mais aussi sur la réforme des pensions et les coupes budgétaires dans les services publics. Des mesures jugées injustes et pénalisantes pour les travailleurs.« On n’a pas un emploi à tout âge, au coin de la rue. C’est quelque chose qu’il faut répéter sans cesse. Et en plus, on sabre dans les services publics, les médias locaux, la culture… C’est inadmissible ! Toutes ces attaques visent les biens fondamentaux des travailleurs et des travailleuses, à savoir le droit du travail, la sécurité sociale et les services publics », explique Minervina Bayon, secrétaire régionale interprofessionnelle de la FGTB Liège-Huy-Waremme.
Symbole fort : le cortège de 8.000 personnes a rallié l’hôpital de la Citadelle, lieu emblématique des services publics, où la manifestation s’est conclue par les traditionnels discours syndicaux.