Les militaires de retour à la centrale de Tihange
Du changement à Tihange: depuis aujourd'hui, les militaires remplacent les policiers fédéraux, pour assurer la sécurité du site de la centrale nucléaire. Une décision qui n'est pas sans conséquence.
Exit les policiers spécialisés du DAB, ce sont désormais les militaires qui vont assurer la sécurité du site nucléaire de Tihange. La décision, prise par le gouvernemnt fédéral, entre en application aujourd'hui. Son objectif est de renforcer les effectifs policiers, notamment à Bruxelles. "A Bruxelles, la situation empire chaque mois", explique le minsitre fédéral Theo Francken, en visite à Tihange. "On a besoin de plus de policiers pour lutter contre la violence et contre la drogue. C'est pour ça que le personnel du DAB va être déplacé à Bruxelles du côté des courts et tribunaux. Et que le personnel des courts et tribunaux va aller dans les rues."
Cette décision a été prise il y a quelques mois par le gouvernement fédéral, contre l'avis des syndicats des policiers, et de la commune de Huy, notamment. "Le travail des policiers du DAB était apprécié, ça fonctionnait très bien, je ne comprends pas pourquoi il faut changer", s'étonne Christophe Collignon, le bourgmestre de Huy. De son côté, Eddy Quaino reproche les conséquences que cette décision va avoir pour les policiers. "Certains vont devoir parcourir 120 kilomètres pour aller travailler. Ils vont avoir des diminutions de salaire de l'ordre de 500 à 800 euros, car ils ne feront plus les pauses de nuit. C'est une décision purement politique, c'est de la casse sociale", déplore le permanent CGSP Police.
Autre problème: les militaires n'ont pas les mêmes moyens d'action que les policiers. C'est donc... la police locale, qui va devoir assurer une partie du travail. "On va avoir une surcharge de travail, c'est sûr", constate Christophe Collignon. "La police locale sera chargée de vérifier certaines choses, de procéder à des interpellations. Et puis, lors des manifestations, la police locale sera déforcée."
La contribution de la police locale, Theo Francken ne s'en cache pas. Mais c'est provisoire. "On travaille sur un Codex de la défense, qui permette aux militaires d'avoir plus de compétences. Une fois que ce sera fait, la police locale sera tranquille."
Pour les militaires, c'est un retour à Tihange. En effet, ils avaient déjà assuré la sécurité du site nucléaire entre 2016 et 2018, à l'époque des attentats de Bruxelles.