Pour surveiller ses lignes à haute tension, RESA fait désormais appel à des drones en Hesbaye
Surveiller les lignes haute tension par drones et par IA ? C’est le nouveau projet que RESA veut mettre en place. Objectif : détecter les anomalies et les points faibles des lignes. Explications.
En Hesbaye, ce sont désormais des drones qui se chargent d’inspecter les lignes aériennes à haute tension. C’est en tout cas le nouveau dispositif qu’a mis en place RESA, en partenariat avec EDF et Edenis, avec comme pour objectif de détecter les anomalies présentes sur le réseau. Mais comment cela fonctionne ? "Le programme consiste à prendre un grand nombre de photos par drone, de compiler ces photos et avec un outil d'intelligence artificielle, de pouvoir détecter des défectuosités du réseau ou des problèmes qui pourraient survenir. Ensuite, à l'aide de ce programme, de définir un autre programme d'investissements préventifs sur ces lignes aériennes." nous explique Gil Simon, directeur général de RESA.
Réduire les pannes de 38 %
Ces techniques ont déjà fait leur preuve dans le pays voisin, selon leurs collaborateurs français. En effet, elles permettraient de réduire les pannes d’au moins 38 %. Il accorderait également un gain de temps non négligeable pour l’opérateur wallon. Le projet pilote s'étalant du lundi 23 juin au vendredi 27 juin, deux drones sont donc en train de couvrir les 90 km de ligne sur le périmètre de la Hesbaye en 5 jours. C’est donc beaucoup plus rapide que s’il fallait le faire à pied, mais aussi plus efficace grâce à la technologie, selon Samir Belasri, directeur d'Airpelago France : "Ce sont des drones professionnels qui sont adaptés à cet usage. Ils ont plusieurs capteurs optiques : des caméras grand angle, une caméra zoom et une troisième caméra. Et il y a aussi un capteur infrarouge pour détecter les surchauffe des lignes, ce qui est impossible de voir à l'œil nu." détaille-t-il. "Aujourd'hui, on dit que l'inspection via drone permet de voir cinq fois plus d'anomalies que les inspections classiques, c'est-à-dire tout ce qui se fait à pied ou même par hélicoptère."
Il y aura toujours bien une intervention humaine
Cette nouvelle approche couplée à l’intelligence artificielle permettrait de détecter 80 % des anomalies recherchées. Mais Gil Simon se veut rassurant : les techniciens chargés jusqu’ici des inspections visuelles des lignes ne seront pas remplacés par l’IA : "Il y aura toujours bien une intervention humaine. Ce sont ces mêmes techniciens, des spécialistes des réseaux, qui vont quelque part valider l'ensemble du programme. Mais il est évident qu'avec toute cette nouvelle technologie, l'analyse va être beaucoup plus précise et beaucoup plus ciblée."
C’est pour l’instant un projet pilote, qui s’étend d’abord sur 90 km de lignes en Hesbaye. Au niveau des échéances, RESA devrait rendre un rapport global, ainsi qu'un plan de résorption des anomalies à la mi-août. Ce rapport devrait conduire à la réalisation de travaux à partir de septembre. À terme, l'intercommunale compte étendre le projet aux 700 km de ligne aérienne haute tension qui alimente les villes et les communes.