5 familles du Val d'Adzeux expulsées d'ici 3 semaines
Une partie des habitants du Val d'Adzeux, à Sprimont, sont sur le point d'être expulsés. L'ancien camping, devenu habitat vert permanent, est en effet situé sur une roche calcaire qui s'effondre par endroits.
La première alerte par rapport à la stabilité du sol est apparue en mars 2024. Depuis, deux effondrements ont été constatés. Une enquête effectuée par un bureau de géologie souligne le risque d'effondrement sur 8 parcelles de la zone d'habitat permanent, dont 5 sont habitées. Parmi celles-ci, celle d'André Lacroix, 85 ans, qui vit dans le camping depuis 1984. "On veut nous mettre dehors comme des mal-propres", déplore-t-il. "Il y a peut-être un trou qui est dangereux, mais il aurait suffi de le reboucher avec du béton, mais la commune ne veut pas le faire", prétend-il.
Le problème est en réalité plus complexe et lié à la structure du sol. Il s'agit de sol karstique composé de calcaire, et dont la roche en profondeur se désolidariserait par endroits, à cause de l'eau qui y a pénétré lors des inondations de juillet 2021. En bougeant, la roche déstabilise les couches supérieures, augmentant les risques d'effondrement.
Des risques, que Sandra, habitante sur le point d'être expulsée, ne conteste pas. Mais "du calcaire, il y en a partout en Belgique. Donc le risque est partout et tout le monde devrait être évacué alors."
Expulsion VS expropriation
Ce que les habitants des 5 parcelles concernées reprochent également au bourgmestre, Luc Delvaux, c'est d'être expulsés, et non expropriés. La différence? En cas d'expulsion, aucun dédommagement par la commune n'est prévu. "Il s'agit d'une expulsion car on a un risque pour la sécurité publique", argumente le bourgmestre. "On exproprie dans le cas d'un d'intérêt public." Cela dit, le bourgmestre s'engage à accompagner les familles et à essayer d'obtenir des dédommagements auprès du fonds wallon des calamités, dans la mesure où les inondations de 2021 ont été identifiées comme une cause probable des effondrements.
Contraints de partir dans 3 semaines
Quoi qu'il en soit, pour les habitants, l'expulsion pourrait aller très vite. Si la Cellule d'Avis et de Conseil Effondrement (CaCeff) de la Région Wallonne, présente ce mardi, confirme la dangerosité du site, le bourgmestre enverra les avis d'expulsion sous 15 jours la semaine prochaine. Total, un petit 3 semaines pour se retourner. Inimaginable et surtout très court pour les habitants.