Une expo d'étudiants dans l'ancien Décathlon à l'îlot Saint-Michel
Des étudiants de l’ESA Saint Luc et de l’Académie des Beaux Arts s’associent pour mettre sur pied l’exposition Incipit. Ce projet découle d’une précédente expo intitulée Pays Mêlée Empreinte et Résilience. Au total c’est une trentaines d’œuvres exposées.
L’expo INCIPIT mêle de nombreuses œuvres : peintures, vidéos, installations, sculptures. Elle a pour objectif de mettre en avant 22 artistes locaux. Des étudiants qui proviennent de l’Académie des Beaux-Arts et de l’ESA Saint-Luc. Ces deux institutions sont pourtant connues pour entretenir une certaine rivalité.
Rivalité passée
Gael Muramira est en 2ème année de master à l’Académie des Beaux-Arts, il a étudié dans les deux écoles : « Je connais bien Saint-Luc et l’Académie, je trouve très intéressant de pouvoir lier ces deux types d’enseignement ». Selon lui la rivalité entre ces deux institutions c’est du passé. « Je pense que ces histoires de rivalité ce sont des choses qui sont maintenant lointaine. Nous, on voulait juste avec ce projet mettre en place de la cohésion, une proposition artistique. Le lieu étant assez grand, on trouvait intéressant de pouvoir communiquer entre nos écoles ».
Du point de vue de Salomé Cichara, étudiante à l’ESA Saint Luc, cette prétendue rivalité n’avait aucune importance. Sa principale préoccupation était focalisée sur la gestion de l’espace disponible : « Comment ça allait être mis en place ? Ici, aux Beaux-Arts, ils travaillent sur des formats en peinture très spécifiques et à Saint Luc c’est un peu différent ». On est dans la pluridisciplinarité donc c’était vraiment une question de savoir comment les deux allaient se mélanger. Et au niveau de l’entente, il n’y a eu aucun soucis, c’était génial ».
Une exposition spontanée
Le mot d'ordre de cette exposition ? La spontanéité. Sa mise en place s'est faite en 2 semaines seulement. Gael Muramira y expose deux toiles, il se livre sur son rapport à l'art : "Il y a l'application de la matière, de la peinture à l'huile, des pigments. Et puis, il y a une façon de traiter la toile : tout ce jeu avec les chiffons, les spalters (des larges pinceaux). En fait, j'ai plus tendance à me laisser aller et à ne pas vraiment faire attention donc, du coup, forcément, parfois les couleurs se mélangent et se diluent et cela forme tout un chaos coloré".
Dans l'œuvre de Salomé Cichara, le JE est proscrit. Le vous et le nous est de rigueur pour souligner l'appartenance à une communauté, pour que quiconque puisse se reconnaitre. La contrainte technique majeure, la longueur du manifeste qui a nécessité de suspendre son œuvre au plafond.
"C'est des rouleaux de 10 m fois 3 donc ça fait 30 m de papier et c'est un texte qui parle essentiellement des conflits et de territoires et de comment la société réagit avec les contraintes qu'on nous met donc c'est vraiment une question de comment la société donc nous, on habite un territoire et comment on fonctionne par rapport à lui et comment aussi on nous impose les chose malgré nous", explique Salomé, étudiante à l'ESA Saint-Luc.
Une initiative collective
INCIPIT est une initiative à la fois personnelle du créateur Eric Raden et collective. Son but? Rendre la culture accessible à tous. C'est par des appels à projets que l'exposition s'est créée d'elle même, spontanément, tout comme les thèmes mis en avant au travers de ce parcours qu'il qualifie de poétique : "On a pas mal d'artistes qui sont engagés mais on a aussi cette poésie qu'on peut découvrir au travers des autres œuvres. Et la thématique est, je pense ce que propose la jeunesse : les artistes émergeants liégeois", conclut Eric Raden, commissaire de l'exposition INCIPIT.
L'expo INCIPIT est ouverte tous les jours du lundi au vendredi de 12h à 20h et le weekend de 10h à 20h. L'entrée est libre, elle se situe dans l'ancien Décathlon à l'ilôt Saint-Michel. Pour ne rater aucune info vous pouvez suivre leur compte Instagram Maison La Dérive.
Doris Löfgen